Tous nos conseils bébé 12-24 mois

Entre 12 et 24 mois, le bébé apprend l’altérité de manière très spécifique : les parents ont souvent en tête l’idée que les enfants doivent apprendre, à cette période, le partage et notamment le partage des jouets mais, en fait, cela n’est pas encore possible à cet âge.

Cela va prendre beaucoup plus de temps ! L’enfant va d’abord apprendre qu’il est en capacité de jouer avec les autres. Mais pour cela, il doit avoir les mêmes jouets qu’eux en main. Par exemple, si vous avez un camion rouge et deux ou trois enfants, ce camion rouge va devenir l’objet de convoitise et la source de dispute. En revanche, si vous avez trois camions rouges et trois enfants, ils vont pouvoir jouer ensemble et s’imiter les uns les autres. Un premier fera rouler le camion, et sera imité par les autres. Puis, c’est le second qui montrera comment il fait rouler le camion et sera suivi par les deux autres.

C’est de cette manière que les enfants apprennent à faire la conversation. On appelle cela du protolangage : c’est le fait de pouvoir avec des objets et avec des jeux, faire comme si on parlait ensemble. C’est pour cela qu’il est important d’avoir les mêmes objets à partager entre plusieurs enfants. Autrement, le fait de demander à l’enfant de 1 à 2 ans de partager, de prêter, fera alors entrer cet enfant uniquement dans une interaction négative avec des pleurs, des cris et des mécontentements puisqu’il n’est pas encore en capacité de prêter.

Le développement moteur est également très important entre 12 et 24 mois : c’est généralement à cet âge que le bébé va se lancer pour commencer à marcher. La majorité des enfants marchent vers 14-15 mois, d’une marche assurée. Au départ, le bébé marche en balancier : il utilise ses mains et ses bras pour se maintenir en équilibre. Puis viendra ensuite le temps d’une marche plus assurée. Et on peut constater que dès qu’il sait marcher, finalement, le bébé court. Car en fait la course lui permet de mieux s’équilibrer : la marche demande en effet bien plus d’équilibre que la course, et s’avère être finalement un déséquilibre permanent. Courir est donc plus facile pour eux. Il est donc préférable d’éviter de les empêcher de courir puisque cela est normal et que cela les aide !

Entre 12 et 24 mois, les bébés expriment des mots collés les uns avec les autres, et commencent à faire de petites phrases. Au début, elles sont très courtes, du type « Maman donne gâteau » et sans petits mots de liaisons. Là aussi, les enfants avancent dans le langage chacun à leur rythme. Certains feront des phrases bien élaborées autour de 15 à 18 mois, d’autres autour de 2 ans, 2 ans et demi.

Ce qu’il faut bien vérifier à cet âge-là, c’est que les enfants comprennent bien tous les mots. Il est également important de les accompagner dans ces premières phrases, ces premiers mots, sans les reprendre. Il ne faut pas dire : « Tu n’as pas bien prononcé, on dit comme-ci ou comme-ça ». En effet, un enfant apprend toujours de manière implicite. Il est donc préférable de plutôt reprendre sa phrase de manière positive et lui dire : « Tu viens de me demander un gâteau. Oui, je vais te donner un gâteau. » C’est important, pour qu’il apprenne à parler, de bien lui parler. Par exemple, si la maman lui dit toujours « Maman va te donner un gâteau », il lui sera difficile d’apprendre le « je », puisqu’il ne l’entend jamais.

Il faut également, à cette période, l’aider à poursuivre son apprentissage du vocabulaire, notamment en lisant des livres et des imagiers qui contiennent énormément de mots. Le livre parcouru, par exemple le soir, intéresse l’enfant et lui permet à cette période de la vie, de s’éveiller et non pas de s’endormir (cela viendra plus tard).
A cet âge, il s’intéresse beaucoup à la lecture, aux images, et parfois, lorsqu’ils connaissent l’histoire, ils vont même dire la suite avant nous ! C’est pourquoi il est important de bien lire l’histoire, de ne pas en inventer une autre car le livre lu régulièrement permet à l’enfant de vérifier que les mots qui sont inscrits sont toujours les bons. Il est d’ailleurs capable de mémoriser l’histoire et de savoir comment elle va se poursuivre. C’est aussi parce qu’il connaît la suite qu’il aime lire les mêmes livres. Et il est jubilatoire pour lui de savoir ce qui va se passer dans le livre. Le livre est un support d’apprentissages permettant des interactions avec l’adulte.

Entre un et deux ans, les enfants boivent encore du lait : si l’allaitement est terminé, ils vont boire du lait de croissance*. C’est important de le préférer au lait de vache traditionnel, car le lait de croissance contient des vitamines et du fer que l’on ne retrouve pas à hauteur nécessaire dans le lait de vache. Or ces apports contribuent à lutter contre certaines pathologies des jeunes enfants, les aident à mieux se défendre contre certaines infections.

Du côté de la diversification alimentaire, qui se poursuit, les enfants de 12 à 24 mois mangent généralement de tout, en petits morceaux. Ils aiment bien goûter et prendre dans l’assiette des adultes. On veille donc à ne pas donner des aliments trop riches, trop gras, trop sucrés, car les enfants s’y habituent très vite et risquent de les réclamer en permanence.

On peut commencer à saler un petit peu les plats de bébé, mais très peu, afin de lui permettre de bien découvrir le goût des aliments, d’éviter que celui-ci ne soit caché derrière le sel, d’autant que l’on sait que la surcharge de sel n’est pas très bonne pour la santé, comme la surcharge de sucre d’ailleurs.

*boisson lactée adaptée aux enfants en bas âge

Le plus souvent, chez les bébés âgés d’un à deux ans, les siestes du matin et du soir ont disparu. Il ne reste plus que la sieste de l’après-midi, qui devient particulièrement importante et durant laquelle les enfants dorment même longtemps : parfois 2, 3 voire 4 heures. Si la sieste est très longue, il faut cependant vérifier qu’elle n’empêche pas l’enfant de s’endormir le soir : il faut privilégier la nuit par rapport à la sieste.

Chez les enfants âgés de 12 à 24 mois, les couchers peuvent parfois être un peu plus compliqués le soir. La régularité est particulièrement importante à cet âge-là et c’est là que se mettent en place les vrais rituels de coucher. Boire un verre d’eau, un bisou de papa, un bisou de maman, une histoire pour s’endormir, une petite chanson ou un câlin du soir…

Si les enfants ont tendance à toujours vouloir reculer le moment du coucher, ce n’est pas pour s’endormir plus tard, mais c’est pour savoir où est la limite. Les bébés de cet âge explorent les limites du monde. S’ils savent qu’après le dernier bisou, il n’y en a pas d’autres, que c’est réellement fini, ils vont savoir que la limite est à ce niveau et ils apprendront à la respecter. C’est donc aux parents de fixer clairement la limite, en l’annonçant avant… et de la tenir. Sinon, l’enfant, très fort en négociation, est perdu. Et cette limite qu’il va apprendre, le rassure. Si elle est flottante, lui aussi est flottant…

Ces indications sont globales et chaque enfant suit son propre développement.